Le CMA au Symposium de l’Agence Mondiale Antidopage

Le CMA à la 13ème édition du Symposium annuel de l’Agence Mondiale Antidopage

Le Comité Monégasque Antidopage a participé au Symposium annuel organisé par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) au SwissTech Convention Center à Lausanne du 13 au 15 mars 2017.

La 13ème édition de cet évènement phare du calendrier de la lutte contre le dopage a rassemblé quelques 740 participants représentant les fédérations internationales, les organisations nationales et régionales antidopage, les organisations responsables de grandes manifestations sportives, les laboratoires accrédités par l’AMA, les athlètes – et, pour la première fois – , des représentants gouvernementaux chargés de dossiers antidopage.

Placé sous le thème « Relever nos défis et renforcer l’avenir du sport propre », ce symposium s’est déroulé sur trois journées.

Sur le plan des principes, quatre points ont plus particulièrement retenu l’attention des participants et de la délégation monégasque composée de M. Philippe Orengo, Président du CMA, du Docteur Jack Michel, membre scientifique du Collège du CMA, Mme Andrea Alessio, Secrétaire Permanente et le Docteur Muriel Tonelli, coordinatrice de la commission Formation, Prévention, Education :

1°) l’amélioration du programme de supervision de la conformité de l’AMA et la mise en œuvre de sanctions calibrées et significatives en cas de non-conformité destinées à renforcer la confiance des sportifs à l’égard du sport propre ;

2°) l’amélioration des enquêtes et la mise en place du Programme des lanceurs d’alerte qui, par l’intermédiaire de la nouvelle plateforme Brisez le silence ! de l’AMA, tendent à encourager les sportifs et les autres intervenants à se manifester dans un cadre sûr et confidentiel pour dénoncer les faits de dopage ;

3°) l’appel des sportifs à l’élaboration d’une Charte des droits et des responsabilités des sportifs, et l’organisation d’un Forum mondial antidopage pour les sportifs en 2018 afin de faire résonner encore plus la voix des sportifs propres ;

4°) la collaboration constructive de tous les partenaires vers l’objectif commun de protection du sport propre.

En ouverture du Symposium, le Président de l’AMA, Sir Craig Reedie, a engagé cet organisme à passer à la vitesse supérieure en matière de lutte et de prévention contre le dopage après une année 2016 pleine de turbulences.

La première journée, consacrée aux questions de principe, a permis d’explorer trois domaines : la stimulation de l’efficacité de la lutte antidopage ; la question des lanceurs d’alerte ; les leçons pour la communauté antidopage des conséquences des investigations indépendantes sur le dopage en Fédération de Russie.

Elle a été marquée par diverses interventions très riches.

En premier lieu, en ouverture du Symposium, le Président de l’AMA, Sir Craig Reedie, a engagé cet organisme à passer à la vitesse supérieure en matière de lutte et de prévention contre le dopage après une année 2016 pleine de turbulences en s’appuyant sur le consensus qui s’était dégagé lors du Conseil de Fondation de l’Agence au mois de novembre 2016 sur une série de recommandations liées à la conformité, aux lanceurs d’alerte, à la gouvernance, aux laboratoires accrédités par l’AMA, à la sécurité informatique et à d’autres sujets, dans l’optique de renforcer et d’outiller l’AMA pour qu’elle soit adaptée pour l’avenir et capable de protéger les droits des sportifs propres partout dans le monde.

En deuxième lieu, M. Olivier Nigli, Directeur Général de l’AMA qui, tirant les leçons de la période de grande turbulence que vient de traverser la communauté antidopage, a insisté sur le fait que la conformité sera la grande priorité pour la communauté antidopage au cours des mois et des années à venir. Il a en outre rappelé que si la communauté antidopage veut intensifier ses efforts pour protéger le sport propre, elle doit travailler ensemble de façon plus constructive, écouter la voix des sportifs, ainsi qu’encourager et protéger les lanceurs d’alerte. . Il a par ailleurs fourni de plus amples renseignements sur les autres priorités de l’AMA en 2017 qui consisteront à étoffer le programme du Passeport biologique de l’athlète (PBA) et les connaissances scientifiques, à accroître l’éducation axée sur la recherche en matière de lutte contre le dopage, à travailler avec l’ensemble des partenaires afin de rehausser les capacités antidopage, à gérer les conclusions de l’Enquête McLaren ayant révélé les manipulations institutionnalisées des procédures de contrôle du dopage en Russie, et à appuyer l’Agence antidopage de Russie (RUSADA) dans sa démarche visant à redevenir conforme au Code mondial antidopage (le Code).Sur ce dernier point, il a souligné que la Fédération de Russie doit jouer un rôle moteur dans la reconstruction d’un programme antidopage crédible et autonome dès lors que les quelques progrès enregistrés jusqu’à présent sont limités et que le chemin à parcourir pour que l’organisation russe antidopage redevienne conforme au Code Mondial Antidopage est encore long.

En troisième, lieu, M. Pavel Kolobkov ministre des sports de la Fédération de Russie a fait le point des activités antidopage en Russie tout en reconnaissant que le programme de retour à la conformité présentait encore des lacunes.

En quatrième lieu, le professeur Richard McLaren qui rappelant l’objet exact de son mandat en tant que Personne Indépendante chargée d’enquêter sur le processus de contrôle du dopage en Russie, a rappelé que son enquête n’avait pas pour but de prouver des violations individuelles des règles antidopage mais d’examiner l’existence d’un système institutionnalisé de manipulation des contrôles antidopage.et enfin, une session dédiée au développement des alertes et à la protection des lanceurs d’alerte.

En cinquième lieu, la Vice-présidente de l’AMA, Mme Linda Hofstad Helleland, ancienne ministre norvégienne de la Culture chargée des Sports, entourée des membres du Comité des Sportifs de l’Agence a donné le coup d’envoi d’une vaste campagne de sensibilisation qui sera mise en œuvre à l’occasion notamment des grandes manifestations sportives internationales.

En sixième lieu, le cycliste britannique Toby Atkins a livré un témoignage particulièrement édifiant sur le courage des lanceurs d’alerte et les obstacles de toute nature auxquels ils sont confrontés dans leur action pour un sport propre.

En septième et dernier lieu, le directeur du Département des Renseignements et Enquêtes de l’agence, M. Gunter Youger, ancien policier allemand qui a occupé plusieurs postes principalement axés sur les enquêtes internationales et le trafic de stupéfiants et le crime organisé, a présenté le nouveau programme de l’Agence sur les lanceurs d’alerte, la politique et la procédure de signalement de comportements répréhensibles de l’Agence, et a fait un point sur le lancement de  la nouvelle plateforme numérique pour le signalement des violations des règles antidopage, intitulée Brisez le silence!.

La délégation du Comité Monégasque Antidopage a réparti entre ses membres le suivi de l’ensemble des ateliers tenus à des horaires décalés et peut ainsi se targuer de faire partie des rares délégations à avoir participé à la totalité des travaux du Symposium.

La deuxième et la troisième journée ont servi de cadre à onze ateliers pratiques respectivement consacrés :

– au renforcement de l’indépendance des organisations antidopage et à la mise en place de bonnes pratiques en matière de structuration et de gouvernance ;

– aux meilleures manières d’engager les sportifs dans le processus antidopage ;

– à l’exploration de nouvelles sources de financement pour les organisations antidopage ;

– à l’opportunité pour un pays ou pour les différents sports à s’autoréguler en matière de lutte contre le dopage ;

– à l’amélioration des programmes d’éducation en faisant appel aux techniques de recherche en sciences sociales ;

– à la conduite des évaluations des risques de dopage et d’un programme de contrôle pertinent ;

– à l’optimisation de la gestion des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques ;

– au questionnaire sur la conformité et sur le processus de contrôle de la conformité de l’Agence Mondiale Antidopage ;

– à la stimulation des partenariats entre les gouvernements et le sport ;

– à la stimulation de la collaboration entre les organisation s antidopage et les laboratoires ;

– à l’amélioration de l’efficacité des organisations antidopage dans la gestion des résultats ;

La délégation du Comité Monégasque Antidopage a réparti entre ses membres le suivi de l’ensemble des ateliers tenus à des horaires décalés et peut ainsi se targuer de faire partie des rares délégations à avoir participé à la totalité des travaux du Symposium.

En marge des travaux de ce Symposium, le Président du Comité a eu des entretiens particuliers notamment avec Sir Craig Reedie, Président de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), le Dr. Mohamed Saleh Al-Konbaz, Président de la Conférence des Parties chargée du suivi de la Convention internationale de l’UNESCO de lutte contre le dopage dans le sport, le professeur Richard McLaren, auteur du rapport qui porte son nom, M. Bruno Genevois, Conseiller d’Etat, Président de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), M. Olivier Nigli, Directeur Général de l’AMA, M. Frédéric Donzé, Directeur des Opérations de l’AMA, M. Robert Ndjana, président de l’organisation camerounaise de lutte contre le dopage dans le sport (OCALUDS).

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